sommaire
 
  couverture
 
Maigrelot >> - septoc92-
 
(ROMAN-extraits)
(suite)
ARaoul donc (ou Alfred, pour ceux qui suivent) venait d'être précipité dans le vide par l'immonde Marcel qu'il croyait être son ami. Comme quoi, les apparences sont parfois trompeuses et qu'il faut toujours se méfier de ses amis. Surtout lorsqu'ils se nomment Marcel et qu'ils sont, qui plus est, l'assassin de la 125° page.
Evidemment, à ce stade de l'histoire, vous êtes en droit de vous demander pourquoi?
En effet, savez vous pourquoi Marcel a-t-il précipité Raoul (Alfred) par la fenêtre du trente et unième étage alors qu'il le tenait pour son ami? (Marcel, pas la fenêtre! Oh, faut suivre un peu!)
Non bien sur, vous ne le savez pas. Et je ne peux vous en tenir rigueur puisque vous commencez le roman par la fin.
Il me faut donc vous informer que Raoul/Alfred devait de l'argent à Marcel (qui, tant que j'y suis ne s'appelle pas non plus Marcel, mais Alexandre)
Ici, une petite parenthèse pour expliquer le choix de ce patronyme: c'est tout bêtement que Marcel rime avec "passe-moi le sel" alors qu'Alexandre ne rime à rien.
Et le sel, comme vous auriez pu vous en rendre compte si vous aviez lu les 124 pages précédentes, tient une place importante dans cette histoire... mais nous ne reviendrons pas la dessus.
Bref, comment pourra-t-il le rembourser, me demanderont sans doute quelques lecteurs perspicaces, s'il gît à présent trente et un étages plus bas, dans un état qui s'apparente à la marmelade?
C'est aussi la question que se pose Marcel, du haut de la terrasse d'où il pourrait voir le soleil se coucher s'il en avait justement l'envie à ce moment. Mais Marcel n'a pas le coeur à ça, ni l'esprit porté à la rêverie. Marcel est plutôt du genre terre à terre, un des rares points qu'il a en commun avec son ancien ami.
L'assassin, car c'est bien lui, on n'en doute plus, commence seulement à réfléchir à la question et se demande s'il n'a pas loupé une occasion de rentrer dans son argent.
N'étant pas très porté sur les lois de la physique, il se demande aussi pourquoi Raoul est descendu si vite.
Curieuse coïncidence, c'est exactement la question que se pose l'inspecteur Maigrelot devant la purée de Raoul qui s'étale sur la chaussée et qu'il convient, dorénavant, d'appeler cadavre.
Au brigadier Pompe qui lui fait remarquer les tâches de sang venues éclabousser ses chaussures neuves (notez le détail, il aura son importance) l'inspecteur réplique qu'il connaît la victime et qu'il se nomme Raoul.
Et paf, voilà déjà un mystère d'éclairci. Preuve s'il en est de la clairvoyance de notre policier. Clairvoyance d'autant plus surprenante que la flaque qui s'écoule doucement jusqu'au caniveau n'a plus rien d'humainement reconnaissable.
De plus, l'absence de souliers aux pieds de (ce qu'il reste de) la victime et le fait qu'il soit presque neuf heures du soir, invitent Maigrelot à déduire qu'il s'agit bien d'un meurtre.
Chapeau, n'est ce pas?
A cette brillante déduction, il ajoute, grâce à un savant mais enfantin calcul que son assassin doit avoir cinquante et un ans.
En effet, trente et un étages multiplié par 9 heures auquel se retranchent 125 pages nous donnent bien le total de 276. Chiffres qui additionnés un à un nous donnent 15... qui n'est ni plus ni moins qu'un 51 inversé. Si c'est pas de la gamberge, ça!
En revanche, Maigrelot, contrairement au lecteur, ne connaît pas (pas encore!) le nom de l'assassin.
Et pour cause: il n'a pas lu les 124 premières pages de ce surprenant roman.
Et tant mieux pour nous, sinon il n'aurait même pas d'enquête à mener.
Vous avez du constater au terme de ce premier chapitre, combien l'Auteur était doué pour tirer à la ligne et êtes en droit, d'ores et déjà, de vous inquiéter quant à la suite de notre histoire.
pour autant, n'abandonner votre lecture que je vous promets riche en rebondissements.
Sauf pour Raoul qui, lui, ne rebondira plus!
 
à suivre...?  
 
CANARD DU JOUR >> - novdec92-
"Passion des Jardins"  
Il est de mon devoir, cher Jean-Benoit, de vous prévenir: on vous copie, on vous imite, on vous décalque, on vous pille, on vous pirate.
"Passions des jardins", dont le numéro un sort aujourd'hui, prétend, comme vous être un hebdomadaire qui revient tous les jeudis.
On vous plagie vous dis-je!
Comme vous ce magazine se balade de vigne en vigne
Comme vous, il compte diffuser l'intégrale des aventures potagères de Momo le jardinier et sa symphonie de courgettes dans l'espoir de durer jusqu'en 1997
Comme vous, il publie un agenda des sorties champêtres: le 29, à Reims, grand marché au foin avec défilé de betteraves; du 2 au 4 mars, "l'Ortie de secours", pièce fourragère en 4 chants et 2 carrés de luzerne; le 7, bal masqué au jardin botanique, entrée gratuite pour les belles plantes
Comme vous, ils reçoivent régulièrement un invité. Cette semaine Amanda Lhia, présidente de l'Action Syndicale des Gazons d'Intérieurs qui répond aux questions des lecteurs grâce à leur service télématique: 3615 Pistil
Des questions du genre: "regrettez vous vos verts pâturages?" ou "tu serais pas un peu empoté mon gars?" des questions essentielles (comme les huiles du même nom) et qui donnent un sens à la vie.
"Le pied en coulisses" est à la Culture ce que "Passons au jardin" est à l'Agriculture: un outil étudié pour les terrains en friche.
On vous contrefait, on vous falsifie, flûte et zut criez-le, c'est la faute aux copies, salsifis!
Par contre, il y a des conseils pratiques: ça c'est un plus. Vous n'avez pas de conseils pratiques, cher Jean-Benoit!
page santé: comment résoudre vos problèmes de boutons?
système D: comment récolter 30 hectares de patates dans un bac riviera?
et là où ils vous dépassent, ce sont les pages centrales, cher Jean-Benoit.
Dans "Jardin pression", un maxi super poster géant; l'effeuillage d'une marguerite. La fleur en pot, la fleur sans le pot.
et y en a même pour les pétales: Gros plan sur la tige et ses bourgeons. Et un champ de poireaux entièrement labouré... à la main!
jamais slogan n'a été si adapté: faites labour pas la guerre!
Vous voyez, cher Jean-Benoit, "Suspicion des gratins" est un journal qui défriche, qui ratisse et qui débroussaille. En plus, comme offre de lancement, vous achetez deux numéros pour le prix d'un seul.
Et oui, cher Jean-Benoit, c'est pas vous qui feriez ça!
Deux "Pied en coulisses" d'un seul coup, vous imaginez? Vous devriez tout répéter en double... en double. Oh, ce serait horrible... ce serait horrible... et vous devriez vous coltiner deux fois ma chronique... deux fois ma chronique!
Rassurez vous, cher Jean-Benoit, en fait c'est qu'ils se sont aperçus, à "Jardins des passions", que leur numéro était tellement moche qu'ils ont mis avec un second numéro pour fourguer le tout au poids.
Alors vous voyez, cher Jean-Benoit, même si on vous reproduit, qu'on vous duplique. qu'on vous carbone ou qu'on vous fac-simile... aucune copie ne vaudra jamais l'original.
 
bonhomme clown rue quartier
Et maintenant, pour retourner enb haut de la page... J'fais comment ? s s s s
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