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septoc92-Maigrelot
(ROMAN-extraits) |
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Début:
A la 125° page, vous apprendrez le nom de l'assassin.
Alors pourquoi perdre autant de temps? Pour vous le
temps de lecture, pour moi celui de l'écriture.
Commençons d'emblée par cette 125°
page et, plus précisément, par la fin
de notre histoire. Ce n'est pas un effet de style, juste
le désir sain d'économiser et notre temps
respectifs et du papier qui, comme chacun sait, est
devenu particulièrement cher. De surcroît,
cela me permettra de mentionner "roman écolo"
sur la couverture ce qui est un argument très
vendeur.
A la dernière ligne de ce magnifique ouvrage
-comme dira la critique, je n'en doute guère
(1)- nous écrivons donc: "l'assassin
c'était Marcel!"
Et toc, ça c'est envoyé. Et ne croyez
pas que je dise ça à la légère;
j'ai les preuves!
Et oui, car dans un excès de colère (vous
noterez à ce propos combien a colère est
toujours en excès) Marcel a précipité
dans le vide, par la fenêtre de son trente et
unième étage, la pauvre victime que, pour
l'occasion, nous appellerons Raoul.
Non pas qu'il s'agisse de son véritable patronyme
(je crois d'ailleurs qu'il se nomme Alfred en réalité)
mais pour les commodités de l'histoire et, surtout,
parce que Raoul rime -riche!- avec Kaboul.
De toute façon, puisque personne n'a pu lire
les pages précédentes, je ne vois pas
qui se risqueraient à me contredire.
Et d'autant plus que l'Auteur c'est moi!
(2)
Etudions à présent les rapports entre
Raoul et Kaboul et, disons le tout net: il n'y en a
pas! Pas l'ombre d'un morceau d'une crotte. Raoul n'est
pas né à Kaboul, ne connaît personne
à Kaboul et n'y a même jamais foutu les
pieds. Je ne serais d'ailleurs pas étonné,
inculte qu'il est, qu'il ne sache même pas que
ça existe. Tout au plus confond-il avec Cabourg
et encore.
On constate donc qu'il n'y a aucun rapport, fut-il le
plus lointain, entre Raoul et Kaboul, si ce n'est la
rime en "oul". Autrement, on aurait pu tout
aussi bien, l'appeler Roger, Antoine ou Alfred. Ce qui
lui aurait sûrement très bien convenu,
puisque, je vous l'ai dit précédemment,
c'est son véritable prénom.
Quoiqu'il en soit, vu l'état dans lequel il se
trouve à présent (trente et un étages,
ça laisse des marques... surtout sur la chaussée)
ce n'est pas lui, non plus, qui viendra me chipoter.
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à
suivre...? |
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ICI
LE SURPLACE: |
REPORTER:
- oui tout à fait... je suis donc arrivé
depuis ce matin à l'entresol
de ce petit bistrot où j'observe une file d'attente
qui ne cesse de s'allonger... Je en résiste pas
à la tentation de vous livrer, à cru,
quelques réflexions de ces gens dont la plupart
commencent à s'impatienter sérieusement...
Madame? Vous attendez depuis longtemps?
UNE DAME: - Oh, je pense bien,
ça fait au moins vingt minutes que je suis là
et, franchement, ça commence à bien faire
UN MONSIEUR: - ah mais pardon
madame, il me semble que j'étais avant vous
REPORTER: - Oui comme vous l'entendez
sûrement, quelques dissensions se font jour à
présent... je vais tenter à présent
de m'approcher de la porte close qui est à la
source de ecs énervements...
UN VIEUX: - Hola, à la
queue comme tout le monde!
UN JEUNE: - Y en a qui manque
vraiment pas d'air
REPORTER: - Ne vous inquiétez
pas, je ne triche pas... C'est juste pour mon enquête.
UN MONSIEUR: - C'est inadmissible
ça fait plus d'un quart d'heure qu'elle s'est
enfermée
UNE DAME: - Elle a sûrement
des coliques
UN MONSIEUR: - Depuis le temps,
elle a du se vider complètement
UN JEUNE: - Moi je dis c'est une
droguée... Elle est train de se faire sa piquouze!
UNE DAME: - En tout cas, ça
pue sacrement
LE BARMAN: - Ce n'est plus supportable,
j'appelle un serrurier
UN VIEUX: - Attendez, j'entends
un bruit... Oui, ça y est elle tire la chasse,
elle va sortir
TOUS: - Hourra!
REPORTER: - En effet, il semblerait
que les WC vont bientôt se libérer, quelques
signes ne trompent pas... et c'est un énorme
soulagement qui va suivre cette pénible attente.
C'est à ce genre de petits détails qu'on
comprend véritablement le problème des
sans-papiers et il serait bon que nos dirigeants se
retrouvent de temps à autre, la crotte au derrière
pour ressentir réellement ce que c'est que se
trouver au bout du rouleau. Peut-être ainsi oseraient-ils,
enfin, prendre le problème à bras le corps
et retrousser les manches pour y mettre les mains. Je
vous rends l'antenne, |
à
vous les studios! |
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