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sketch:
ça sort de l'ordi... nerfs |
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Monsieur,
Je viens de recevoir l'ordinateur que vous m'avez fait livrer
et vous en remercie.
Dommage cependant qu'il n'y ait pas le mode d'emploi. Néanmoins,
ce petit oubli, dont je ne vous tient nulle rigueur, aura
eu le mérite de me pousser à la réflexion.
C'est ainsi qu'ayant déballé mon engin devant
le facteur, je me suis assis et j'ai réfléchi.
Je ne suis pas idiot, comme vous aviez pu le constater lors
de ma visite à votre magasin "Ordinateurs Pigeons
Services" et j'ai donc procédé avec ordre
et méthode, suivant vos précieux conseils...
que vous aviez eu la bonté de ne me facturer qu'à
moitié prix.
J'ai tout de suite deviné que la fente latérale
qui orne le flanc bas de l'appareil était destinée
à recevoir ce que, livrées séparément,
vous nommez disquettes. Sans vouloir me flatter, j'ai d'autant
plus de mérite à l'avoir deviné que
les dites disquettes étaient encore emballées
lorsque j'ai eu cette intuition.
Je ne me ferais pas l'écho des quelques réflexions
amères et déplacées de mon ami alors
présent, se plaisant à ironiser sur les précieuses
disquettes sous-entendant qu'à l'heure du Compact
Disc numérique cela s'apparentait à de l'outillage
préhistorique quand il ne fait aucun doute que celles-ci
n'existaient pas à l'âge de pierre. D'ailleurs
qu'en auraient-ils fait puisque leurs ordinateurs de l'époque
étaient en silex... même pas poli, si je ne
m'abuse? |
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ça
sort de l'ordi nerfs
(suite) |
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Je ne me ferais pas l'écho des quelques réflexions
amères et déplacées de mon ami
alors présent, se plaisant à ironiser
sur les précieuses disquettes sous-entendant
qu'à l'heure du Compact Disc numérique
cela s'apparentait à de l'outillage préhistorique
quand il ne fait aucun doute que celles-ci n'existaient
pas à l'âge de pierre. D'ailleurs qu'en
auraient-ils fait puisque leurs ordinateurs de l'époque
étaient en silex... même pas poli, si
je ne m'abuse?
Bref, faisant foin de ces considérations mesquines,
j'ai veillé à respecter scrupuleusement
la signalisation des petits codes dessinés
sur les fiches et au dos des différents appareillages
afin de connecter les cordons aux cavités adéquates.
Force est de reconnaître que j'ai eu d'avantage
de difficultés à trouver l'interrupteur
d'allumage puisqu'il était dissimulé
-innocente facétie du constructeur ou petite
blague de votre service?- sous l'écran du moniteur.
En toute franchise, c'est la lumière rouge
clignotante qui m'a encouragé à presser
le fameux bouton... avec la crainte bien compréhensible
de voir mon installation électrique imploser.
Fort heureusement, aucun incident n'a eu lieu, puisque
je puis me permettre, aujourd'hui, de vous écrire.
À ce stade vous vous demandez sans doute pourquoi
je n'ai pas pris conseil auprès de mon ami
cité précédemment mais je dois
vous avouer que ses perpétuelles railleries
avaient eu raison de ma patience et qu'un accès
de colère de ma part l'avait incité
à retourner chez lui.
Ainsi, ma tranquillité revenue et ces diverses
préliminaires effectuées, je peux enfin
m'asseoir devant la superbe machine et, alors qu'au
début il n'y avait rien, miracle, la lumière
fuse!
Enfin, après un petit bip sonore -au demeurant
fort amusant, je dois le dire- prennent place sur
l'écran (que je peux dorénavant qualifier
de mon écran, tant ces excitants préparatifs
en ont favorisé l'adoption) toutes ces petites
icônes dont vous m'aviez longuement entretenu
alors que nous nous rencontrions pour la première
fois derrière le petit comptoir de votre magasin
d'appareils ménagers. Bien évidemment
vous tournant alors le dos, ma position était
des plus incommodes pour observer les dites icônes
d'autant que vos râles dans mes oreilles m'en
masquait toutes les subtilités sonores. Mais
qu'importe puisque celles-ci nous firent tant rire
quand, la journée durant, nous restions postés
devant votre machine à les regarder évoluer.
Après que nous nous fûmes rhabillés,
il va de soi puisque, comme vous le fîtes justement
remarquer, il eut été fort inconvenant
qu'un client pénétrant alors dans le
magasin puisse entrevoir une scène aussi pittoresque.
Bref, m'ayant longuement exposé les nombreuses
particularités des logiciels, distinguant au
passage le traitement de texte des outils graphiques,
je buvais littéralement vos paroles. Et, faut-il
vous l'avouer aujourd'hui, c'est pour vous faire plaisir
que je décidais d'adopter cette famille d'icônes
synthétiques.
Quoiqu'il en soit je suis extrêmement déçu
de constater qu'en votre absence les pictogrammes
s'ennuient à mourir et refusent obstinément
de se promener sur mon écran. J'ai pourtant,
comme vous me l'avez montré, déplacé
la souris sur le petit tapis que vous avez eu la gentillesse
de me prêter mais rien n'y fait: les icônes
persistent dans une somnolence à la limite
de la léthargie qui me laisse perplexe quant
à leur état de santé.
Vous serait-il possible, dans ce cas, d'accorder un
peu de votre attention à mon problème
en prenant quelques minutes de votre temps que je
sais précieux, pour venir jusqu'à mon
domicile afin de réveiller les petites bêtes
et leur redonner un peu de cette joie de vivre que
vous aviez su si bien leur insuffler ce premier jour? |
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