Voir aussi:
des "cotisations" aux "charges" sociales
des licenciement aux "plans sociaux"
sur les "partenaires" sociaux
 
 
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La terminologie est bien noble pour définir ce qu'on traduirait plus communément par un vulgaire "réservoir de personnel".
Il ne s'agit pas ici de détournement à proprement parler mais d'un simple rhabillage lexical.
 
 
 
 
Dans son étymologie, "ressource" provient de l'ancien français "resurdre" qui signifie "ressusciter". On saluera au passage la résurrection de ces employés placés sous la tutelle d'un DRH (1), comme nomme l'appellation, un peu pompeuse, l'individu qui a pour rôle de gérer le "stock de main d'œuvre" que l'Entreprise se fait honneur de conserver sous son toit… moyennant quelques menus services.
Monsieur Larousse, dans ses œuvres complètes, nous apprend, concernant la "ressource", qu'il s'agit de "ce qu'on emploie dans une situation fâcheuse pour se tirer d'embarras" et met en avant la formule en italique: "ce sera ma dernière ressource" (comme il aurait pu dire ma dernière cartouche)
Dans son même ouvrage, le brillant lexicographe dépeint également une "personne de ressource" comme étant "une personne capable de fournir des solutions à un problème".
A l'opposé, la formule "sans ressource" équivaut à "sans remède" et, par extension, un individu sans ressource est une personne sans un rond… (2)
Enfin, il existe une signification plus caractéristique au domaine de l'aviation pour désigner une "manœuvre de redressement d'un avion à la suite d'un piqué" (3)
On constatera donc, via ces quelques définitions, l'importance accordée aux "ressources" et la considération inversement proportionnelle qui en est faite dans la réalité… du moins concernant celles qualifiées d'humaines.
   
 
Sur ce deuxième terme point trop besoin de s'appesantir tant son sens apparaît clairement à l'ensemble de la population, fut-elle fort démunie en "ressources psychologiques".
Néanmoins, pour le cas (peu probable, j'en conviens) ou quelques extra-terrestres se seraient immiscés dans mon lectorat, je rappellerais ici la définition de ce cher Pierre (4) Du latin "humanus"; "qui est relatif à l'homme, qui lui est propre".
Ce qui implique également "qui est sensible à la pitié; compatissant, compréhensif". De fait qu'y a-t-il de plus compatissant qu'un DRH?
Car, renvoyé à ""homme" ("homo" pour les latinistes), l'infatigable Pierrot évoque ce "mammifère de l'ordre des primates, à locomotion bipède, doté de mains préhensiles, d'un langage articulé et d'un cerveau volumineux doué de la pensée abstraite et vivant en sociétés très structurées". Que de mots pour justifier ce qui nous distingue des autres animaux.
Vu sous cet angle, notre DRH remplit parfaitement sa charge de gardien de zoo.
De cela, il faut bien lui rendre "hommage" qui, comme on ne s'en doutait peut-être pas, prend aussi sa source dans "homme" et détaille la "cérémonie durant laquelle le vassal se déclarait l'homme de son suzerain". Le suzerain a, ici, été remplacé par le chef d'entreprise. Les temps féodaux sont certes révolus mais il est à noter comme certaines traditions perdurent.
 
 
 

(1) - aussi "Déhêrache", en jargon bobo.      
(2)- Nouveau ou pas, c'est un pauvre qu'un excès de novlangue travestira en "personne à ressources contrariées"… Ce qui est bien la moindre des délicatesses pour décrire un exclu de notre système économique. Espérons que ce nouvel habillage lui soit plus chaud.  
(3)- Il ne s'agit pas ici d'un piqué… dans la caisse      
(4)- Pierre Larousse évidemment! Mais à force de le fréquenter, je m'autorise cette familiarité. Même si cette promiscuité lui déplaisait, je doute qu'à cette heure il puisse s'en plaindre.  
         
 
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