le zumain, animal contrariant

Par nature, le zumain est un animal contrariant qui s’applique, systématiquement, à interdire tout ce qui me divertit et m’épanouit. J’en tiens pour (meilleur) exemple les lacets de Grand Asperge qui pendouillent tandis qu’il marche. Il est évident que ces petits bouts de coton tressé qui s’agitent au dessus de mon nez n’ont que pour seule utilité de m’inciter à jouer.
Or, à peine y ai-je porté la paluche qu’une voix m’en défend: « Attention, tu vas me faire tomber ! »

Krevette on garden
Au jardin, tous les chats sont biens

Parce que figurez-vous que lesdits lacets n’ont rien trouvé de mieux que se pendre à une paire de souliers, laquelle s’est immiscée dans les pieds de mon coloc sus-cité. D’où le gamellage en chaine quand je m’y accroche un peu trop fort.

L’ami Kahouette

Tous les matins, je me tape les petites annonces de chat-perdu.org….
Pas tant que ça m’amuse mais, pour faire plaisir à mes colocs. Grand-Asperge n’arrive toujours pas à se remettre de la disparition de Kahouette. C’est le chat qui, précédemment, mangeait dans ma gamelle et crottait dans mon bac. Je crois qu’ils lui portaient grand intérêt à cette bestiole. Intérêt peut-être un poil disproportionné à mon goût.

l'ami Cahouettte
Pour ma part, je constate que l’on m’a baptisé d’un nom sensiblement identique et je me demande s’il n’y pas là une bonne raison d’être vexée.
– « Dommage que tu ne l’aies pas connu…. Vous vous seriez si bien entendus », pronostique bêtement Mouchodoit.
Bah voyons… alors qu’il est évident que s’il n’avait disparu, jamais on ne lui aurait « cherché un remplaçant »… et donc jamais, on ne se serait intéressé à moi.
Faudrait peut-être arrêter de me prendre pour une bête.

Pour faire plaisir à mes colocs, je noircirai régulièrement des lignes d’hommage et offrirai -dans ce blog- une rubrique à feu Kahouette

« PALATAB’ »

« Palatab’ »
Ça sonne comme un cri de guerre, un son de ralliement.
« Palatab’ ! Palatab’ ! » répètent-ils à l’envi.
Mais qu’est ce que ce barbarisme, cette incongruité lexicale dont eux seuls semblent détenir la clé sémantique? À la limite du solécisme grammaticalement dégénéré, d’une cacographie cacophonique confuse et féconde… une curieuse façon de parler, en somme.

Krevette sous meuble
À force d’efforts, j’ai quand même fini par comprendre: c’est ce qu’ils me disent quand ils estiment que je prends trop mes aises à la cuisine. Plus précisément, dès lors que je monte sur la table: « Palatab’ !  »

Je n’en comprends pas bien la raison mais je devine que c’est un espace qui n’est qu’à eux réservé. Pffft, c’est terriblement agaçant cette manie de limiter mon territoire en permanence.
Pourtant, je ne vois pas vraiment en quoi ça dérange. La cuisine c’est un peu ma salle de jeux: l’eau qui coule au robinet, les couteaux que je m’amuse à faire tomber, le coussin des chaises où je teste mes griffes…
Et là, sur la table justement, tout un sac de courses dans lequel je fouillerai bien, certaine d’y trouver mon bonheur. Allez, je tente le coup, je glisse une patte…
Mais aussitôt, le concert reprend: « Palatab’ ! Palatab’ ! »

Son agacement m’agace !

Je ne comprends pas en quoi le fait de me coucher sur son tapis de souris pourrait le gêner.
Moi, je trouve ça plutôt amusant: j’ai la sensation, en couvant cette souris entre mes pattes, d’être une poule pondeuse. Mais, comme par hasard, il prétend en avoir besoin et ne cesse de me déplacer. Voire me pousser de SON bureau… mais j’y remonte aussitôt, croyez-moi!
Franchement, c’est du grand n’importe quoi. Ou, comme on doit chez nous (au Matouland): « C’est de la queue de lézard en boulettes vapeur ». Franchement, faudrait savoir s’il écrit sur son ordinateur ou s’il s’amuse (lui aussi !) avec cet objet. On ne doit pas faire deux choses à la fois. C’est d’ailleurs ce qu’il ne cesse de me répéter quand je bouffe son stylo tout en griffant la couverture.

Krevette reflections
Je ne dors pas… je réfléchis !
Krevette veille sa peluche
C’est mes yeux ou c’est flou ?

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PS: Il faudra un jour que je vous parle du Matouland. État indépendant depuis 2033 (avant Grand Matou), il n’est cependant toujours pas reconnu par la Communauté Internationale malgré tous les efforts de nos félins diplomates. Un ostracisme aussi flagrant qu’indécent. Et je ne dirais qu’une chose: Meeeaoow ! …Et tant pis pour les gros mots.