Ça me fait drôle de dire « mes zumains », tant je n’ai pas vraiment le sentiment qu’ils m’appartiennent. Je ne suis pas de ces animaux méprisants qui considèrent les autres espèces animales comme forcément inférieures. Certes, le zumain -malgré ce que son nom indique- manque singulièrement de numanité, mais, il mérite quand même, sinon notre estime, au moins notre respect. Comme tout être vivant.
Pour ma part, je me refuse à être leur maître et je n’ai pas adopté des zumains juste pour qu’il remuent mon bouchon ou qu’ils remplissent ma gamelle. Nous vivons davantage une sorte de cohabitation -en bonne intelligence- plutôt qu’une adoption au sens où l’entendent généralement, heu… enfin, ceux qui en parlent, quoi !
De plus, je les laisse totalement libres de leurs mouvements et il leur arrive d’ailleurs très fréquemment de quitter la maison. Parfois même plusieurs jours. Sans donner de nouvelles. Certes, je m’inquiète quelque peu, mais je sais que ce sont les petites peines passagères que je dois accepter, si je veux aussi avoir le bonheur de les voir gambader dans le salon où s’avachir mollement devant la télévision bière à la main. Ah les joies de la chaternité !
En toute franchise, je n’aurai pas songé de moi-même à me procurer des zumains (je craignais surtout leur entretien), mais, maintenant qu’ils sont là, j’en suis très satisfaite.
Je n’ignore pas que, livrés à eux-mêmes, en pleine nature, ils seraient probablement voués à une mort certaine et il m’appartient de veiller sur eux. Ils ont perdu leur instinct animal et, ne sachant surement plus chasser sans ses chiens, ils seraient à la merci du premier prédateur venu.
De grâce, amis matous, il faut cesser de considérer nos frères humains comme de simples objets ou de vulgaires garde-manger. L’homo-domesticus a droit à toute notre considération. Eux-mêmes pratiquent suffisamment la ségrégation dans leurs rangs pour que nous n’agissions de même. Montrons-nous plus civilisés!