« PALATAB’ »

« Palatab’ »
Ça sonne comme un cri de guerre, un son de ralliement.
« Palatab’ ! Palatab’ ! » répètent-ils à l’envi.
Mais qu’est ce que ce barbarisme, cette incongruité lexicale dont eux seuls semblent détenir la clé sémantique? À la limite du solécisme grammaticalement dégénéré, d’une cacographie cacophonique confuse et féconde… une curieuse façon de parler, en somme.

Krevette sous meuble
À force d’efforts, j’ai quand même fini par comprendre: c’est ce qu’ils me disent quand ils estiment que je prends trop mes aises à la cuisine. Plus précisément, dès lors que je monte sur la table: « Palatab’ !  »

Je n’en comprends pas bien la raison mais je devine que c’est un espace qui n’est qu’à eux réservé. Pffft, c’est terriblement agaçant cette manie de limiter mon territoire en permanence.
Pourtant, je ne vois pas vraiment en quoi ça dérange. La cuisine c’est un peu ma salle de jeux: l’eau qui coule au robinet, les couteaux que je m’amuse à faire tomber, le coussin des chaises où je teste mes griffes…
Et là, sur la table justement, tout un sac de courses dans lequel je fouillerai bien, certaine d’y trouver mon bonheur. Allez, je tente le coup, je glisse une patte…
Mais aussitôt, le concert reprend: « Palatab’ ! Palatab’ ! »

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