Ça fait déjà un bail que ça m’démange les coussinets!
L’extérieur, je ne le vois que de ce coté-ci de la fenêtre. Coté cour ou coté jardin, toujours le même espoir brisé, le même rêve d’évasion envolé. Je suis une princesse prisonnière tout en haut de sa tour d’ivoire.
Il fut un temps pourtant, où j’avais droit au jardin. Certes pas bien grand mais suffisant pour y promener mes douces pattes et essayer mes crocs sur le tronc du rosier.
Mais on parle de travaux, du voisin en chantier et de trous dans tous les murs. Et ce prétexte suffit à me cantonner dans mes appartements sans pouvoir mettre un bout de moustache dehors. Tout ça ressemble très fort à un durcissement des mesures sécuritaires que je trouve particulièrement inquiétant. Prisonnière donc de l’avancée des travaux, j’attends cet heureux jour où je pourrait enfin me dorer la pilule à la lueur d’un rayon et cavaler dans les hautes herbes
La dictature du moment réduit mes choix personnels.
Hélas, le zumain, dès qu’on lui lâche un peu de pouvoir s’en enivre aussitôt et devient un monstre d’autoritarisme, comme s’il avait quelques frustrations en réserve qui commandent ses actes.
Et il n’est malheureusement pas rare d’en voir parvenir au sommet bardé de bons sentiments pour, une fois en place, appliquer tout l’inverse. Et ça prétend gouverner un état quand ça arrive à peine à administrer une ville?
A-t-on déjà vu quelque seigneur matou revendiquer territoire aussi grand? Non, bien sur, cela consisterait à péter plus haut que son cul. Que nous avons fort bas… pour mieux se le renifler !
Ah jolie et sage crevette,c’est que la vie est à chier! Mes meilleurs amis et moi-même minés par de malignes pathologies,mon lardon suicidaire et la planéte qui part en couille.Tu vois rien à éspérer! Fais comme moi princesse,finis ta gamelle en tentant d’oublier que toutes les années se ressemblent Aucune d’entre elles n’est mieux que l’autre.