Archives de catégorie : Krevette au jardin

J’ai un jardin… Ex-Traor-Dinaire !!

Ma photo dans MatouMag’ !

chatteActuelle2J’ai ma photo dans MatouMag’ !
Regardez, j’invente pas: je fais la couv’ de « Chatte actuelle ». Y a même ma bobine en première page. Et force est d’avouer que je suis particulièrement belle. Non, non, ce n’est pas ma faute, la nature m’a ainsi faite et je ne m’en vante guère. C’est un simple constat et notez que je n’accable point les moches. Ils ont déjà suffisamment de soucis sans que je ne les décourage davantage, d’autres le feront à ma place. Et si Grand Matou les a crée de la sorte, c’est qu’IL a surement de bonnes raisons. N’y revenons plus.

J’ignore pourquoi cet intérêt soudain des journalistes à mon égard mais je constate qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.

cat'sAtChoc
Pour Cat’s at Choc », mon émouvant témoignage sur l’affection contagieuse

Il était temps, somme toute, que le monde sache que j’EXISTE et que je suis, sans doute, la « 1° minette starlette du net ». C’est ce qui m’a séduite dans le discours du rédacteur de « Cat’s at Choc », -le mag in de la gent féline et que tout matou digne de ce nom, parcourt en douce, le soir dans son couffin- cette façon de deviner tous mes talents cachés. Il s’est  vite aperçu que ma beauté n’était pas mon seul atout et s’est montré fort impressionné par la fulgurance de mon intelligence hors-norme et la pertinence de mes propos. Un homme de gout, assurément.

ValeursFelines
Pour « Valeurs félines » c’est moi qui écrit les articles

Pour « Valeurs félines », c’est, je crois, mon histoire qui les a séduit. Je leur ai tout raconté, tout déballé: sans gène, sans fard et sans honte: mon enfance misérable, les terribles tragédies qui m’ont régulièrement accablées et mon opiniâtreté à toujours m’en sortir par le haut. Comment par exemple, j’ai dû dévorer mon jumeau dans l’œuf pour assurer mon existence. Comment mon père nous a honteusement abandonnés à la naissance et autres tragédies horribles et inqualifiables… mais tellement photogéniques. Évidemment, il faudra que je me souvienne ce que j’ai raconté pour ne pas faire de gaffe la prochaine fois, car, vous n’en doutez guère, j’ai raconté tous un flot de niaiseries dans le seul but de répondre à leur demande de sordide et de sensationnalisme.

Zut… mon trésor !

crevette leche cheveux
Chaque matin, je dois laver la tête de mon zumain !

Zut, il a trouvé mon trésor.
Oh, pas grand chose, un modeste butin: trois stylos, deux bouts de gomme, quelques morceaux de laine grattée sur la couverture du lit, une capsule de bouteille de lait, quelques billes dont une cassée; dix-huit pinces à linge et le joyau de ma collection: un joli trousseau à clés avec sa petite languette de cuir qui pendouille. Autant de petits trésors, chipés au quotidien, tant sur la table de chevet de l’un que dans le bureau de l’autre. Mais n’allez pas croire que je barbote tout ce que je trouve, ce serait trop simple. Il faut savoir faire une sélection, c’est le principe de la collection. Moi, je préfère ces petits objets qui glissent aisément sur le parquet, qui roulent jusqu’en dessous des meubles. Des petits morceaux de viande, aussi, dérobés incidemment tandis qu’ils étaient à table et qui prennent à présent une jolie couleurs verdâtre, légèrement marbrés de ces filets de vert-de-gris caractéristiques avec de vagues reflets de mousse blanche et de traces crémeuses qui donnent à l’ensemble un avant-goût des toiles de Pollock.
Un chef d’œuvre de l’art gastronomique, assurément.
Heu, je vous parle des bouts de viande évidemment, pas de mes zumains. Eux, ils tirent davantage sur le rouge carmin et le pourpre profond quand ils découvrent mon pactole… Et les voilà qui lèvent les bras au ciel et poussent de grands cris. À les entendre, l’un aurait retrouvé son stylo (comme par hasard), l’autre s’étonne de revoir ses pinces à linge qu’il croyait perdues. Ce que je constate néanmoins, c’est qu’ils font main basse sur mon magot
et se l’accaparent honteusement. Non mais c’est bon, servez-vous. Faites comme chez vous. Les zêtres zumains ont vraiment l’ingérence chevillée au corps.

crevette a l'ordi 2
J’ai l’impression que cet ordinateur me regarde

Et voilà, autant de fabuleux trésors pillés ou massacrés, un saccage qui fait parallèle à la société des zoms et ces temples que des fanatiques religieux n’hésitent pas à détruire parce qu’ils n’honorent pas le « bon » dieu. Si tant est qu’il en existe un bon !

Boite d’épingles

DSC00578Je le vois ramasser ses épingles, qu’il trie consciencieusement, une à une, avant de les ranger dans des petites boites séparées. Encore un de ses petits jeux en solitaire, j’imagine.
Moi, pour l’instant, je ne bouge pas, je ne dis rien, je le laisse faire. À peine si je remue les oreilles pour ne pas faire de courants d’air. Ce sera tellement plus rigolo quand les boites seront pleines.


(…) Déjà quarante minutes qu’il tire la langue, rivé à son ouvrage, c’est fou la tension qu’il y met. Je sens qu’on doit approcher du final: je m’échauffe lentement. Mais de l’intérieur, pour rester discrète. C’est à dire que je ne remue que le bout de la truffe et, un observateur averti pourrait voir vibrer mes vibrisses. Mais lui ne doit rien en voir puisqu’il me tourne le dos. Plus subite sera la surprise! Il semble fier d’ailleurs puisqu’il s’en vante auprès de Mouchodoit:
    – « Purée, presque une heure à trier ces saletés d’aiguilles, j’en ai ma claque. Enfin ça fera plus clean dans la boite à couture. »
Alors, c’est là que j’entre en scène. Je vous avais dis que je me tenais en arrière pour pas qu’il me voit. C’était aussi -et surtout- pour prendre mon élan et, dès qu’il s’est levé de sa chaise, pour m’élancer -gracieusement- du petit meuble à l’évier, puis sauter -acrobatiquement- jusqu’à la table pour y glisser -harmonieusement- sur tout le long de la nappe et emporter en bout de table et en un élégant mouvement, les petites boites qui, une à une, chutent au sol -mélodieusement- pour s’y renverser.

DSC00573
C’est dommage personne n’avait enclenché la musique et il y manquait cette petite touche épique comme dans les séries américaines mais, croyez-moi que cela a tout de même produit son petit effet.
Personnellement, je trouvais ces centaines, que dis-je ces milliers de petites aiguilles dispersées sur le sol d’une beauté indéfinissable. Une œuvre digne d’être présentée dans une galerie ou un FRAC.
Mais, au lieu de se réjouir de cette fulgurance esthétique, de cette apparition aussi éphémère qu’informelle de l’Art Brut arraché au quotidien, au lieu de  s’émouvoir de l’irruption spontanée de la poésie fantastique dans sa petite réalité médiocre, je ne sais pourquoi il s’est mis à crier. Et cela n’avait rien d’un de ces cris libérateurs qui accompagnent parfois l’aboutissement d’un acte créatif. Non, il disait:
 – « Mais merde, fais chier Crevette ! »
J’’sais pas pourquoi c’est toujours moi qui me fait engueuler !

D’où que viens-je ?

C’est, assurément, la question que vous vous posez tous….

Et devant la pertinence de cette interrogation, je dois bien convenir que moi-même, parfois, je me pose la question.

Krevette réfléchit
« Je ne dors pas je réfléchis ! »

Mais je comprends votre intérêt pour ma petite personne -qui vous en blâmerait ?- et je vais faire en sorte de ne pas vous laisser seul(e/s) avec votre désarroi. D’aussi loin que je me rappelle, petite boule de poils aux yeux encore à demi collés par la salive maternelle de la langue attentionnée mais néanmoins mouillée de Maman Chat qui -pour des raisons qui lui sont personnelles et dont vous voudrez bien nous faire grâce- à préféré garder l’anonymat, petite boite de poule disais-je, nous étions fratrie de quatre ou cinq autres trucs poilus et piaillants, mais néanmoins doux au toucher. Enfin, je dis quatre ou cinq comme j’aurais pu dire trois ou quatre -ou même cinq ou six- voire entre trois et six, je ne sais plus exactement, comprenez-moi, c’est si loin. J’ai déjà TROIS MOIS à moi toute seule. Oh puis, cessez de m’interrompre à tout bout de champ ! Où en étais-je…? Prise en main

Oui. Toute petite déjà, j’étais prédestinée à une vie de rêve et de gloire… mais, mes parents, roi et reine d’un pays lointain mais civilisé quand même, furent affreusement assassinés alors que je n’avais qu’un mois. (Je reviendrais plus loin sur ce dramatique épisode qui a considérablement bouleversé ma petite existence) À peine sevrée, je fus biberonnée un autre mois encore par une brave famille de Deux Pattes qui se relayèrent à mon chevet à tours de drôles, me sauvant ainsi d’une mort certaine.

Je n’étais, somme toute, qu’une pauvre minette orpheline. Ainsi que mes trois ou quatre autres frères et sœurs qui partageaient mon dramatique sort en même temps que mon biberon. Mais le sort s’acharna encore ce triste soir où, caché dans un recoin de la cuisine, j’entendis le Deux Pattes mâle parler à sa Deux Pattes femelle de son sinistre complot. Il envisageait, tout bonnement, de ne garder qu’un seul de nous au détriment des autres. Lesquels seraient immanquablement voués à une mort certaine, vous vous en doutez bien. Oh, rien que le souvenir m’en chavire encore les sangs. Tiens d’ailleurs, je préfère me taire.