C’est dingue ça, faut que je l’oblige à jouer avec moi. Sinon, de lui-même, il n’y pense pas. Trop occupé à ses petits dessins, à écrire ses histoires à la gomme que personne ne lit. C’est le genre de personnage qui préfère son bricolage à mon indispensable Espace de Jeu Quotidien.
« Une heure de jeu par jour », c’est pas moi, c’est le véto qui l’a dit. Alors bon, j’irais pas forcément fayoter mais faudrait quand même faire un petit effort. J’ai ouïe dire que la SPA surveillait sérieusement les petits chats.
(…) Et me voilà obligée de monter sur son bureau, me coucher sur son clavier, lui chiper gommes et stylo pour le faire réagir. Tiens, un petit coup de griffe sur le tapis à souris, c’est mou, c’est doux, c’est rigolo. Oh, il est joli ce feutre. Un feutre, ça serait vraiment chouette dans ma collec’… tiens, viens donc par ici… Mais, oh… c’est pas cool, IL me l’a encore repris. Bon, et si je saute à pieds joints sur le clavier, il va peut-être comprendre ?
(…) Ah, le bouchon, quelle belle invention. Et que de plaisirs évoqués en ton nom. C’est qu’à ce jeu, je suis devenue une championne. Faut voir mes sauts, les amis, je dépasse le mètre. Et avec galipettes en vol !
Bon, Grand-Asperge qu’a toujours pas fait le deuil de son Kahuète prétend que c’était un vrai acrobate qui faisait des figures étonnantes… jusqu’au double salto arrière. Évidemment, il n’a pas de photo, faut que je le croie sur parole. Mais, je sens bien qu’il dit tout ça pour me mettre la pression.
… avant les prochains jeux olympiques ou je serais inscrite dans la section « Jeune espoir féliminin »
En créant le Chat, le Grand Moustachu a également crée l’indispensable bouchon, son fidèle compagnon. C’est bien la preuve que tout se tient et que Grand-Moustachu est Grand et pas seulement de Nom.
Ce qu’il a d’étonnant ce bouchon c’est cette facilité qu’il a, au moment où je vais m’en saisir, à se dérober subitement pour réapparaitre dans mon dos. Oh, je sais bien qu’il est de mèche avec Grand-Asperge et qu’ils ont mis au point un stratagème pour parvenir à ce résultat mais c’est plus fort que moi: dès que le bouchon danse, faut que je l’attrape.
(…) Maintenant, je vois bien qu’il tient la ficelle d’une main molle tandis que, de l’autre, il griffonne je ne sais quelles idioties. peut-être même écrit-il sur moi
En tous cas, j’aime pas quand il n’est pas à son affaire. Soyons honnête, quand ça pendouille tristounet et sans rythme, ça n’invite pas à la sauterie.
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Pour le bicentenaire de Jean-Baptiste Bouchon, j’ai écrit ce petit poème:
ODE AU BOUCHON
Ô bouchon, si géniale invention
que de plaisirs évoqués en ton nom
que de jolis sauts, de merveilleux bonds
pour la seule joie de te mordre Bouchon !
(PS: je débute en poésie)