Écoute-le lui, comment qu’y m’cause !
– « Tu es une jeune fille (dit-il) et en tant que parrain, je me dois de veiller à ta virginité. »
Oui, oui, c’est comme ça qu’il me cause mon zumain, comme à une demeurée qui doit rester cloitrée toute la journée, sans même pouvoir dégourdir ses petites pattes qu’elle a d’ailleurs fort jolies, sans courser les lézards qui, remarquons-le, sont beaucoup moins sucrés que l’an passé. Et tout ça pourquoi ? …Parce qu’il a peur de devenir grand-père. Ah, on ne dira jamais assez la lâcheté des zoms.
– « C’est pourquoi tu dois rester dans le pourtour du jardin, ne pas chercher à en sortir et cesser de creuser des trous dans le bois pourri de la palissade. »
En gros, cela signifie que je suis prisonnière -comme ces princesses de roman qu’un potentiel chevalier viendrait délivrer au prix de mille dangers et d’innombrables ruses –j’ai vu ça dans « Cats of the thrones », ma série préférée ! Contrainte à ce petit carré de verdure quand il me faudrait de grands espaces pour affiner ma pratique de la course et me frotter aux bêtes sauvages.
– « Il n’y pas de bêtes sauvages dans le coin », réplique mon rabat-joie de service. Mais je vois bien qu’il feint pour me préserver d’une nature qu’il me croit hostile. « Crois-moi fillette, ce sont surtout des gros matous qu’il faut te méfier. Nous devons attendre ta visite au Véto afin qu’il fasse le nécessaire »
Oh mais il a beau parler à demi-mots, j’ai bien compris ce dont il s’agit. Ainsi je n’aurais pas le droit de disposer de mon corps à ma guise. Mais qu’est ce que cette société où des noms décident de ce qui est bon ou non pour ceux qu’ils ne connaissent même pas ?
Il veut m’emmener chez son toubite pour m’enlever ce qui fait de moi une femme et, plus tard, une future maman. La barbarie est aux portes de l’internet félin. Restera-t-on indifférent devant ce crime contre mon animalitude ?